// NOTE D‘INTENTION
J’habite à la Goutte d’Or depuis 5 ans et pour rien au monde je ne changerais de quartier. J’avais l’ambition de faire un documentaire sur mon quartier depuis longtemps mais j’attendais le bon moment pour réaliser ce film. Je voulais tout d’abord comprendre ce quartier atypique, faire des rencontres qui me permettent de ressentir les différentes atmosphères. Ainsi en 5 ans j’ai réussi à apprivoiser cet environnement bigarré. Château rouge, Barbès, la Chapelle, Marcadet poissonniers je suis devenu un Gouttedorien.
Si je partage cette identité plurielle, certains aspects de mon quotidien heurtent mon esprit républicain. En effet la Goutte d’Or enferme en elle le marché de la prostitution, de la drogue couplé à une insalubrité manifeste de l’espace public. Dans le documentaire « La Goutte d’Or qui fait déborder le vase » je questionne cet environnement populaire. Pour cela je profite des élections législatives pour interroger les Gouttedoriens sur la perception de leur quartier. A travers cette consultation filmique j’essaye de savoir si les Gouttedoriens partagent mon analyse sur le quartier.
« La Goutte d’Or qui fait déborder le vase » c’est une parole libre et sans détours. Prostitution, drogue, insalubrité, mixité, urbanisme tout y passe. Pour que cette consultation puisse être efficiente, les personnes interviewées sont de tous âges et de toutes origines sociales. Ils, elles vous parlent de leur quartier en toute liberté. L’objet du documentaire réside dans la réflexion des habitants sur leur environnement. Un certain nombre de comportements inciviques interrogent le citoyen sur le vivre ensemble dans l’espace Gouttedorien, en ce sens le documentaire interroge la responsabilité du député en charge de ce territoire singulier.
Étant habitant de la Goutte d’Or, je mets sur la table ces problématiques qui ne pourraient être tolérées dans d’autres quartiers de Paris. Cette différence de traitement vous saute aux yeux dès que vous traversez le Boulevard Barbes en direction du Sacré Cœur. Ici les rues sont propres, pas d’insalubrité ni de problèmes de prostitution, pas de deal de Crack ou de Marijuana.
En interrogeant ce paradoxe spatial « La Goutte d’Or qui fait déborder le vase » pose la question de la concentration de ces problématiques dans l’espace Gouttedorien.
Pourquoi le marché de la drogue ?
De la prostitution ?
De la contre façon ?
De la contrebande de cigarette sont-ils circonscrits dans la Goutte d’Or ?
Pourquoi aucune politique ne vise à endiguer l’insalubrité dans les rues de la Goutte d’Or ?
D’autres questions comme celle de la vraie/fausse mixité ou de la communautarisation des écoles seront aborder dans ce documentaire.
Si la Goutte d’Or a l’image d’un quartier populaire multiethnique, elle occupe aussi dans la conscience collective des parisiens une image d’un quartier peu fréquentable et insalubre. L’arrivée de nouvelles populations attirées par l’attractivité des prix de l’immobilier pose la question de la gestion républicaine du territoire Gouttedorien.
// LE TOURNAGE
Le tournage du documentaire a été effectué en 4 semaines, entre les deux tours des élections législatives. J’ai profité de cet évènement politique pour capter la parole des votants au sortir des bureaux de vote de l’espace Gouttedorien. J’ai donc soumis mes interrogations aux citoyens pour recueillir des réponses spontanées.
Le décompte des voix dans un bureau de vote est un moment que je n’avais personnellement jamais vécu. J’ai donc trouvé singulier de poser ma caméra dans l’un d’entre eux. J’ai voulu montrer cet instant démocratique qui réuni des citoyens évoluant dans le même espace public. J’ai pu ainsi interroger cette population sur le pourquoi de leur mobilisation.
Pour aller au bout de ma démarche j’ai promené ma caméra dans l’ensemble de la Goutte d’Or, pour illustrer les différentes atmosphères qui règnent en ce lieu et expliquer l’objet de mon documentaire au passant. J’ai pu ainsi recueillir la parole des citoyens et des commerçants de Barbès, de Château Rouge, de Doudeauville et leur permettre de participer à cette consultation.
Cet exercice m’a permis de mesurer aussi bien la liberté de parole de certains comme une certaine forme d’omerta fataliste sur les problématiques que traverse mon quartier.
En dernier lieu, un autre évènement m’a permis d’avoir des réponses transgénérationnelles à mes interrogations : la Fête de la Goutte d’Or. Cette fête est à la destination des habitants de la Goutte d’Or, plus expressément de la jeunesse Gouttedorienne. Il était important pour moi d’intégrer les jeunes à la réflexion sur les problématiques qui touchent toute la population Gouttedorienne.
Par ce principe de tournage j’ai voulu mettre en image une parole sincère des habitants de la Goutte d’Or. Le contexte électoral leur donne la possibilité de choisir leurs représentants au parlement, je leur donne la parole pour qu’ils vous expriment le sens de leur vote et la perception de leur quartier.
Par mes interrogations sur mon propre environnement j’exprime aussi le besoin de comprendre l’action et le rôle de mon député dans mon quartier. C’est ce matériau brut que vous retrouverez dans le documentaire « La Goutte d’Or qui fait déborder le vase ».
// SYNOPSIS
// L’utilité du vote
Les élections législatives sont des moments propices pour questionner l’utilité du vote et la responsabilité du député en charge d’un territoire. L’espace Gouttedorien fais partie de la circonscription de Daniel Vaillant depuis plus de 24 ans. En interrogeant l’utilité du vote dans un territoire comme la Goutte d’Or nous questionnons l’action du député dans cet espace singulier.
// Le vivre ensemble
Le vivre ensemble, expression à la mode pour définir les principes de civilité dans l’espace public. Comment vivre ensemble dans un espace qui enferme des problématiques comme : La drogue, la prostitution, la contrebande, le communautarisme. Est ce que pour vivre ensemble l’insalubrité est tolérable ? Est ce que l’incivilité d’une frange de la population participe au vivre ensemble ? Est ce que des actions sont misent en place pour endiguer l’incivilité dans l’espace public ?
// L’insalubrité
Pourquoi la Goutte d’Or souffre-t-elle d’une image insalubre ? Cette question pose le débat du vivre ensemble mais aussi de l’éducation des citoyens. Habitant la Goutte d’Or, je remarque que la population Gouttedorienne a des pratiques éloignées de la civilité française. Est ce parce que cette population n’a pas été élevée dans la culture française ? La question mérité d’être posée. Certaines pratiques inciviles dans l’espace publique posent la question du respect des règles républicaines dans un territoire. Je cherche à comprendre pourquoi cette insalubrité est chronique dans l’espace Gouttedorien. Je soumets cette réflexion à mes concitoyens pour qu’ils vous donnent leur point de vue sur cette problématique qui ne touche pas les autres rues du 18 arrondissement de Paris.
// La prostitution
Depuis une dizaine d’année la prostitution sauvage s’est installée à Château Rouge : de jour comme de nuit les prostituées officient aux vues est aux sus des habitants. Le documentaire « La Goutte d’Or qui fait déborder le vase » sonde la population en prise à ce trafic d’êtres humains. Comment fait-elle face à cette pratique ? A t-elle le sentiment que les autorités publiques font face à ce trafic dans l’espace public Gouttedorien ?
// La Drogue
Peu de temps avant le premier tour des élections législatives, Cécile Duflot crée la polémique en soulevant la question de la dépénalisation du cannabis. Daniel Vaillant alors en pleine campagne pour sa réélection de député ne cache pas sont orientation pour une dépénalisation du cannabis. En attendant cette loi qui d’après Monsieur Vaillant réglerait les problèmes de violences concomitantes au marché de la drogue, notre documentaire interroge la population en prise au marché de la drogue. Ils elles vous livrent leurs points de vue sur cette concentration du marché de la drogue dans le territoire de la Goutte d’or.
// Mixité
Voici une belle idée vendue au Français depuis les années 1980 pour masquer les problématiques identitaires qu’engendre l’immigration. La mixité n’est qu’un mot et sans démarche constructive pour qu’elle soit effective les reflexes communautaires résistent à sa mise en place.
Dans le documentaire « La Goutte d’Or qui fait déborder le vase » les habitants parlent de la réalité du quartier, de ce qu’ils vivent et non pas des représentations que le monde politico-médiatique nous donne à croire. Vous verrez que le mécanisme d’intégration n’existe pas vraiment au quotidien sauf en de rares rencontres ou événements. La vraie fausse mixité c’est aussi l’impossibilité d’agir sur son environnement car la majorité de la population Gouttedorienne n’est pas française et ne peut donc pas voter. Ainsi c’est une minorité légitime qui a en charge la politique du vivre ensemble d’une majorité d’immigrés. Cela peut aussi poser la question du vote des immigrés aux élections locales.
Ces populations se connaissent-elles ? Rien n’est moins sur. La Goutte d’Or est-il un quartier de mixité ? La question reste posée.